G. Exbrayat (président Diagamter) : « Le DPE a vocation à constituer l’outil de la fiscalité verte que Nicolas Hulot veut mettre en place »

02/06/2018

 

Dans son numéro de juin, « 60 millions de consommateurs » a réalisé un « centre d’essais comparatifs » sur les diagnostics immobiliers, à travers 3 cas pratiques réalisés dans différents départements par 7 professionnels locaux du secteur (dont la moitié a opéré sous enseigne).

Ce magazine de référence, dans un article intitulé « encore trop d’erreurs », a estimé que « la qualité n’est pas toujours au rendez-vous avec, pour conséquence, une mauvaise information des locataires et acheteurs ».

Guillaume Exbrayat, président de Diagamter, réagit à cette enquête, qu’il considère, malgré des résultats contrastés pour la profession, comme une « bonne initiative », en apportant d’importants compléments d’informations.

 

Pourquoi l’enquête est-elle utile ?

Toute enquête sur notre activité de la part des médias liés à la consommation est une bonne initiative, parfaitement légitime.

Les diagnostics immobiliers ont vocation à éclairer le contrat de vente ou de location d’un bien en toute indépendance. Ils ont pour but de protéger l’acquéreur ou le locataire - certification de surface, termites et mérules -, de garantir la sécurité des occupants - gaz, électricité - et leur santé - amiante, plomb -, et enfin de lutter contre le réchauffement climatique (DPE).

Ils sont devenus une véritable préoccupation des Français puisqu’ils contribuent à simplifier et de sécuriser le parcours vers l’accession à la propriété, tout comme la mobilité dans le logement.

On se doit toutefois d’apporter quelques compléments d’informations à certains résultats de l’enquête de 60 millions de consommateurs.

Lesquels ?

Tout d’abord, si le magazine est « tenté de suggérer de simplifier le DPE » ou s’inquiète de trop d’annonces immobilières sans Dpe affiché, avec la mention « diagnostic en cours », il faut savoir que la Chambre des Diagnostiqueurs Immobiliers FNAIM, en relation avec les Ministères concernés, travaille ardemment à faire des propositions sur la refonte du DPE, qui devrait s’opérer d’ici la fin de l’année. Notamment citons le passage à un mode de calcul unique (arrêt de la méthode dite « des factures »), la fin des étiquettes DPE vierges incompréhensibles pour le grand public, l’obligation de proposer un scénario d’amélioration de la performance énergétique, et enfin le rappel de l’obligation d’un numéro de déclaration ADEME sur chaque DPE.

Et ce, d’autant plus que le DPE a vocation à constituer l’outil de la fiscalité verte que Nicolas Hulot veut mettre en place.

D’autres complément d’informations ?

L’enquête s’interroge sur la qualité du conseil quand les diagnostics électricité et gaz n’ont pas été à nouveau réalisés par 4 diagnostiqueurs sur 7 dans le cas d’une maison, alors que ces diagnostics avaient encore une validité de 6 mois, et ne devaient donc pas faire l’objet d’une vente dite « forcée ». Le délai moyen de vente d’un bien immobilier est actuellement de 90 jours, il est donc raisonnable de considérer qu’en 6 mois, donc 180 jours, la vente sera faite !

Enfin, on peut aussi constater que les prestations les moins chères sont généralement celles qui ont reçu les moins bonnes notes. Cela rappelle que le prix d’un diagnostic immobilier est le reflet des compétences acquises et vérifiées, de la qualité et l’entretien du matériel utilisé par l’opérateur, et enfin du temps nécessaire à la réalisation d’une mission complexe. C’est l’un des combats de Diagamter pour sa profession, la formation de ses chefs d’entreprise franchisés étant actuellement de 14 semaines, soit plus du double de l’obligation légale pour un diagnostiqueur immobilier.

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