En 2020, une traversée à la nage de la Manche en solitaire pour alerter sur le cancer de l’amiante

25/09/2019

En juillet 2020, Véronique Fresnel-Robin tentera un exploit sportif pour sensibiliser le grand public sur le problème de santé publique que représente (toujours) l’amiante. Elle prépare déjà cette aventure humaine pour récolter des fonds pour le CHU de Lille, grand spécialiste de la prise en charge du mésothéliome pleural malin (dit le « cancer de l’amiante »).

 

Promouvoir auprès du grand public la recherche sur le mésothéliome pleural malin

En juillet 2020, Véronique Fresnel-Robin tentera de traverser à la nage la Manche en solitaire pour alerter sur le problème de santé publique que représente (toujours) l’amiante. Ce défi est dédié à son père, ingénieur dans l’industrie et décédé d’un cancer en 2011, développé suite aux nombreuses expositions à l'amiante au début de sa vie professionnelle.

Son objectif est double : promouvoir auprès du grand public la recherche sur le mésothéliome pleural malin, plus communément appelé le « cancer de l'amiante », et récolter des fonds pour les travaux de recherche menés au CHU de Lille par le professeur Arnaud Scherpereel et son équipe sur le cancer pulmonaire et mésothéliome pleural malin.

Plus de 60 kilomètres à la nage, avec une eau à 15 degrés, au milieu des cargos

Nageuse en compétition dans sa jeunesse, Véronique Fresnel-Robin a abandonné ce sport durant une vingtaine d’années pour se préparer progressivement à cet exploit sportif. Dans un magnifique témoignage à l’association RoseUp (qui accompagne, informe et défend les droits des femmes touchées par le cancer pendant et après le cancer), elle raconte la colère de toute la famille ressentie après la disparition de son papa, son déclic pour utiliser l’aventure humaine pour des causes nobles, ses entraînements hebdomadaires et le montage de son projet caritatif, dont le but est de récolter 50 000 €.

L’an dernier, elle a déjà réussi la traversée de la Manche en relais avec deux compères, soient 62 kilomètres à la nage (au lieu de 32 initialement prévus, ce qui est lié à la dérive des courants marins) en près de 16 heures, dans une eau autour de 15 degrés, au milieu des cargos et parfois… des méduses.

1 100 nouveaux cas de mésothéliome pleural par an en France

Avec une communauté de près de 16 000 professionnels, le CHU de Lille est l’un des plus grands campus santé du Nord de l’Europe.  Il est le centre coordinateur du réseau national Mésoclin, regroupant les centres experts pour la prise en charge du mésothéliome pleural malin. 

Cette maladie est un cancer de la plèvre survenant principalement après une exposition à l’amiante. Selon un rapport inédit de Santé Publique France daté de juin dernier, on estime aujourd’hui que 1100 nouveaux cas de mésothéliome pleural surviennent annuellement en France. Plus de la moitié des personnes atteintes par ce fléau ont exercé une activité dans le secteur du BTP.

Recours à l’indemnisation insuffisant

Autre donnée majeure du rapport, issu d’un dispositif de surveillance épidémiologique portant sur les vingt dernières années : le recours à ces dispositifs d’indemnisation est encore insuffisant. Entre 2005 et 2017, plus d’1 personne sur 4 atteinte de mésothéliome et affiliée au régime général de sécurité sociale n’avait entrepris aucune démarche de reconnaissance en maladie professionnelle, ni n’avait sollicité le Fonds d’indemnisation des victimes de l’amiante (Fiva).

Il faut noter que cet été, un non-lieu a été prononcé dans deux affaires (interjetées en appel) mettant en cause des responsables d’entreprises pour des salariés exposés aux poussières volatiles de l’amiante, exposés entre 1952 et 2007 pour l’un des deux cas. Les magistrats ont estimé que « compte tenu de l’impossibilité de dater l’intoxication des plaignants, il apparaît impossible de déterminer qui était aux responsabilités au sein de l’entreprise (…) et quelles réglementations s’imposaient à cette date inconnue ». Cette décision est analogue à celle prise dans de nombreux autres dossiers similaires ces dernières années.

C’est aujourd’hui une obligation, dans nombre de cas, de se prémunir contre l’amiante, matériau invisible à l’œil nu et dont l’usage est interdit en France depuis 1997. D’après le décret n° 2017-899 du 9 mai 2017, « Le donneur d'ordre, le maître d'ouvrage ou le propriétaire d'immeubles par nature ou par destination, d'équipements, de matériels ou d'articles qui décide d'une opération comportant des risques d'exposition des travailleurs à l'amiante fait réaliser la recherche d'amiante », selon une liste de situations bien définies.

Les soixante agences Aléa Contrôles TD sont à votre disposition dans toute la France, avec des opérateurs expérimentés et certifiés, pour réaliser des repérages Amiante avant travaux ou démolition pour sécuriser toute intervention de travailleurs (opérateurs de désamiantage, mais aussi électriciens, plombiers…), ainsi que l'environnement des travaux (occupants, public...).

 

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